Soutenu par Almayuda, « Beekeepers » est un programme de l’ONG italienne Asia Onlus. Son objectif est d’aider les populations du district de Rasuwa, au nord du Népal et dans les zones tampons du parc national de Langtang, à produire et vendre du miel de qualité. Ce projet vise tout particulièrement les familles rendues vulnérables par les conséquences du tremblement de terre de 2015.

Asia Onlus, fondée en 1988 et installée à Rome, contribue à la préservation de l’identité et de l’héritage historique des peuples d’Asie. Présente au Népal depuis 1996, elle porte une attention particulière aux régions himalayennes. Almayuda a déjà participé à trois programmes de cette ONG italienne : la construction d’une école et d’un monastère au Tibet, l’aide d’urgence au Népal suite au séisme de 2015.

Un contexte de survie

C’est justement au nord du Népal, dans la province de Bagmati et le district de Rasuwa, là où elle avait construit des abris en 2015, qu’Asia Onlus déploie « Beekeepers ». La municipalité rurale de Naukunda, précisément ciblée par le projet, est située dans une « zone tampon » du parc national de Langtang.

Ouvert officiellement en 1976, ce premier parc « himalayen » s’est vu adjoindre en 1998 une zone tampon de 420 km2, destinée à établir un « sas » entre le cœur de parc et le reste du pays. 

Ce territoire a payé un lourd tribut au séisme d’avril 2015. Des centaines de personnes, emportées par des glissements de terrain, ont perdu la vie ou ont été gravement blessées. La quasi-totalité des bâtiments ont été détruits ou endommagés. Malgré l’aide internationale, la pauvreté rurale a augmenté du fait de l’isolement géographique et de la rareté des ressources économiques disponibles. Une situation aggravée par la réglementation particulière de la zone tampon où le parc national, pour des raisons environnementales, limite drastiquement l’utilisation des terres et des ressources naturelles comme le bois.

C’est dans ce contexte de survie pour de nombreuses familles Tamangs, privées de moyens de subsistance et souvent sans hommes partis chercher du travail ailleurs, qu’intervient le programme « Beekeepers », majoritairement destiné aux femmes.

La chaîne de valeur du miel

Le développement de l’apiculture et l’exploitation de la chaîne de valeur du miel dans les zones tampons du parc national de Langtang poursuivent deux objectifs principaux. Le premier est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations locales, en leur garantissant des revenus durables. Le second est de réduire le conflit entre le parc et les habitants. La réglementation restrictive d’accès à la terre et aux ressources naturelles du premier entrant systématiquement en contradiction avec les stratégies de survie des seconds.

Mais pourquoi le miel ? D’abord parce que les apiculteurs, ou ceux qui aspirent à le devenir, possèdent ou peuvent acquérir rapidement les techniques, les outils et les savoir-faire indispensables à une production efficace, durable et de qualité. Ensuite parce que l’apiculture et les abeilles respectent et participent au développement de la biodiversité. En un mot, cette activité est bonne pour l’environnement, ce qu’a confirmé le parc national de Langtang.

La réussite du projet est évidemment conditionnée à la mise en place d’un cadre professionnel, mixant des actions de formation spécifiques, le concours d’experts dans les domaines, technique et marketing, l’attribution de ruches et d’équipements adaptés pour les exploiter…

Un cadre professionnel adapté

Parmi les actions engagées pour 50 apiculteurs, on peut mentionner l’organisation de formations techniques destinées à améliorer la gestion des ruches et à établir un suivi technique mensuel.  Des formations dispensées en deux sessions de trois jours, animées par un expert local.

L’autre formation technique, dispensée aux mêmes 50 apiculteurs, porte sur la récolte et la gestion post-récolte, ainsi que sur la transformation et le stockage du miel. Avec en sus la distribution de matériel technique : le réfractomètre, essentiel pour connaître la densité et le taux d’humidité du miel, des grattoirs à miel pour recueillir facilement et sans perte toute la matière, des pots en verre, etc.

Dans un second temps et après évaluation et sélection des bénéficiaires, le programme prévoit la distribution des ruches supplémentaires, afin d’augmenter la production.

Et pour que le miel produit puisse trouver des débouchés, notamment sur le marché local de Rasuwa et à Katmandou, un expert aidera les apiculteurs à constituer leur plan d’actions commerciales.

Parmi les autres spécialistes impliqués dans le projet, un consultant sur la chaîne de valeur du miel au Népal réalisera une étude de marché et élaborera un plan d’affaires. Plus original, un partenariat avec un apiculteur l’Association des Apiculteurs de Trente, en Italie, permettra d’élargir la réflexion.

Dans le prolongement…

Le projet, destiné à 75% de femmes, entre dans le cadre du plan d’égalité des sexes et d’inclusion sociale du Népal, car il permet de renforcer les capacités des communautés défavorisées, où l’on rencontre une majorité de femmes appartenant à la minorité ethnique Tamang.

Almayuda y retrouve ses propres valeurs, ainsi qu’une cohérence dans le temps et l’espace, en prolongeant par un nouveau projet le partenariat avec Asia Onlus dans la même région du Népal.

Photos : DR

Lien utile 
www.asia-ngo.org