L’association « Sport Africa Women Empowerment » s’est donné pour objectif de former des femmes entrepreneurs pour les mettre à la tête de micro « bike workshops ». Spécialisés dans l’entretien et la réparation de vélos, fédérés sous le concept d’Institut Mécanique Vélo, ces ateliers rendront chaque année opérationnels et sécurisés 30.000 vélos. Parce qu’ils renforcent l’autonomie des femmes, tout en développant une mobilité durable au service de publics fragiles tels que les étudiants ou les populations des townships, ce projet a séduit Almayuda.

Jean-Baptiste Wiroth a toujours été passionné de vélo et de voyage à vélo, qu’il pratique assidument avec sa femme et ses filles. Docteur en Sciences du Sport, il accompagne des sportifs et des structures (entreprises, clubs, associations) en appliquant les méthodes de coaching utilisées dans le sport de haut-niveau. 

Expatrié en Afrique du Sud depuis 2018 avec sa famille, à la rencontre de nouvelles opportunités, ce Niçois d’origine vit au Cap, où il a créé l’association « Sport Africa Women Empowerment ». 

 

Cette ONG porte le projet solidaire d’institut mécanique dédié au vélo, soutenu par Almayuda.

L’Institut Mécanique Vélo du Cap

L’idée, au carrefour du sport, de la solidarité est du développement durable repose sur deux convictions.

  • Renforcer l’entrepreneuriat féminin donnera aux femmes des townships les moyens d’agir plus efficacement dans des conditions sociales et économiques difficiles.
  • Développer le vélo comme outil de mobilité durable apportera une solution accessible aux étudiants et aux populations des townships pour se déplacer dans la métropole embouteillée du Cap. À condition, bien sûr, de disposer de services d’entretien et de réparation des vélos ! 

Comme c’est loin d’être toujours le cas, le projet d’institut mécanique vise donc la création et la gestion par des femmes de 100 micro « bike workshops » dans les townships du Cap.

100 kits pour 100 workshops

Pour lancer le projet, « Africa Women Empowerment » devait trouver l’argent pour acheter 100 kits comprenant de l’outillage, des pieds et des pompes d’atelier pour équiper les « bike workshops »

À cela, il fallait ajouter des frais de transport et de communication, le coût de la formation de 10 groupes de 10 apprenties mécaniciennes, suivant chacun un module de 10 heures de formation sur deux jours. 

Au programme des stages :

– Comment laver et lubrifier un vélo ?
– Comment réparer une crevaison ?
– Comment régler un dérailleur et des freins ?
– Comment changer le câble de dérailleur et le câble de frein ?
– Comment changer une guidoline ?

Projet primé et premier stage à Khayelitsha

En octobre 2023, le projet remportait le premier Prix du Développement Durable de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), remis par le ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères. Un déclic et la preuve certaine que « le projet plaisait parce qu’il cochait beaucoup de cases ! »

« Recevoir ce prix, c’était la concrétisation de 4 ans de travail. À la fois une satisfaction et une reconnaissance » se réjouissait alors Jean-Baptiste Wiroth. De fait, cette reconnaissance, complétée par la suite du soutien financier, matériel et moral de plusieurs partenaires, dont la fondation Almayuda, permettait à « Sport Africa Women Empowerment » d’organiser son premier stage dans le Township de Khayelitsha, les 29 et 30 juin 2024.

Deux jours d’échange et de partage autour du vélo, avec des jeunes femmes issues de la Grassroots Youth Academy Trust, une ONG qui opère à Khayelitsha dans l’éducation et le sport.

Dans la foulée, d’autres sessions organisées notamment à Grabouw, en zone rurale, permettait de former au total une petite vingtaine de mécaniciennes.

500 mécaniciennes et mécaniciens

Le projet bien lancé vise à donner les compétences à une centaine de femmes en 2024. « On a mis du temps pour trouver les bons partenaires dans les townships, mais on les a trouvés. Ils nous aident à recruter. Et nous allons retourner là où on est déjà allé, à Khayelitsha notamment. Dans les autres secteurs où on noue des liens et, par la suite, nous pensons aller jusqu’à Johannesburg… »

L’ambition est de former 500 mécaniciennes et mécanicien vélo d’ici 3 ans, après élargissement du projet aux hommes. « Sur les 500 personnes, notre but est qu’il y en ait au moins 10% très qualifiés, capables d’intégrer des chaînes de magasins de sport ou de créer leur propre entreprise. »

Pour cela « Sport Africa Women Empowerment » s’appuiera sur le tissu des clubs, associations et ONG qui œuvrent dans le vélo et incarnent la culture sportive du pays. 

 La formation initiale sera axée sur les bases de la mécanique vélo, augmentée de quelques heures d’étude consacrées aux bases de l’entrepreneuriat. Toutes les connaissances techniques et commerciales pour lancer et réussir un micro-business !

Ambitions

A plus long terme, « Africa Women Empowerment » a pour objectif d’étendre son rayon d’actions à d’autres pays d’Afrique : le Rwanda, organisateur des championnats du monde cycliste 2025 à Kigali, et le Maroc où Jean-Baptiste Wiroth dispose d’un fort relationnel…

Sur le plan économique, le projet vise l’autofinancement au moins partiel. Pour cela l’association compte vendre des formations accessibles à tous sur la mécanique, la nutrition, l’entraînement etc.

Liens utiles :
Web : https://www.wts.fr/sport-academy/courses/bicycle-mechanics/
Instagram ; https://www.instagram.com/bicycle_mechanic_institute/
Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=61561679135819

Photos : Africa Women Empowerment